La place de la formation dans la conception et la conduite de l’aide individualisée

En tant qu’activité professionnelle, la conception de l’aide individualisée doit être considérée comme une résolution de problème. Dans cette perspective, la formation, qu’elle soit initiale ou continue, devrait apporter des ressources adaptées : moyens de diagnostic pratique et théorique, notamment dans le domaine de la psychologie, flexibilité des représentations, capitalisation des solutions et de l’expérience. Mais surtout toute formation devrait être précédée d’une analyse soigneuse des pratiques professionnelles afin de mettre à jour les logiques à l’œuvre dans les démarches d’aide et évaluer leur degré de pertinence. Cette analyse ferait apparaître dans de nombreux cas, la nécessité d’accompagner la formation d’autres mesures concernant la gestion des établissements, l’organisation du travail de l’ensemble des professionnels, une aide efficace ne pouvant être que le résultat d’une coopération, mais aussi et surtout, l’organisation du travail des élèves. La formation ne saurait être une réponse universelle aux questions que soulève l’aide individualisée. À partir des années 90, les dispositifs d’aide se sont multipliés, aussi bien au lycée qu’au collège. Les premiers ont été conçus dans une perspective de changement des pratiques d’enseignement, pour faire face à l’hétérogénéité croissante des élèves et à leur difficulté à s’investir dans des apprentissages scolaires. Ils étaient censés palier les carences de la transmission frontale, amener à mettre en place dans des conditions plus favorables d’autres modalités de travail, individualisation et petits groupes notamment. Enfin, ils devaient faciliter un décloisonnement des disciplines, en favorisant une collaboration entre les professeurs et un réinvestissement des apprentissages d’un enseignement à l’autre. Faute de voir la différenciation s’instaurer dans les classes, on incitait son développement en parallèle au cours, les compétences professionnelles ainsi acquises, les contenus des observations d’élèves faites dans ce contexte nouveau, pouvant être réinvestis dans les formes plus traditionnelles d’enseignement.